plan v1
➜ PARTIE I L’AFROFUTURISME : UN MOUVEMENT PLURIEL, DISPUTÉ ET FONDAMENTALEMENT POLITIQUE
I.(1) Origines, définitions, différents
- a. La définition initiale de Mark Dery (1993)
L’afrofuturisme comme speculative fiction centrée sur les expériences afro-américaines dans le technoculturel moderne
Une vision marquée par un regard occidental et pessimiste sur la capacité des Noirs à imaginer le futur (critique formulée dans Lubano)
- b. Les critiques africaines : Africanfuturism et Afrofuturism 2.0
Nnedi Okorafor insiste sur une définition centrée sur les épistémologies africaines, non occidentalocentrées, ancrées dans l’histoire, la spiritualité et la géographie africaines (« rooted in African culture… and does not center the West »
Alondra Nelson introduit la question de l’aliénation, du rapport au futur, à la technologie et au « digital divide » comme construction politique et raciale
- c. Pourquoi refuser une définition figée ?
Parce que le mouvement est extrêmement interdisciplinaire (Klein : la créativité africaine est « très interdisciplinaire »
Parce qu’il répond à des enjeux différents entre diaspora et continent.
Parce que ses manifestations sont hétérogènes : littérature, musique, photographie, installation, typographie, design, etc. (Lubano : « Afrofuturism is not restricted to any single medium »)
I.(2) L’Afrofuturisme comme mouvement identitaire
- a. Imaginer de nouveaux futurs pour contrer les récits coloniaux
La création noire apporte des « résultats spéciaux », capables de générer de nouvelles formes, de nouveaux récits (Baraka via Winchester)
Le futur est un terrain d’émancipation (Odeph : « Afrofuturism is the language of rebellion, black affirmation, and imagination »)
- b. La continuité des héritages : mythes, chronologies fluides et spiritualités
Les imaginaires afrofuturistes sont enracinés dans les mythes africains : « creation myths (…) proof of our Afrofuturistic aptitude » (Wanuri Kahiu)
La « chronological fluidity » est constitutive (Macharia mixe tatouages traditionnels et motifs futuristes ...)
- c. Entre genres et médiums : un mouvement total
Littérature (Okorafor, Butler ...)
Cinéma (Pumzi, Black Panther)
Photographie et installations (Macharia, Mutu)
Graphisme (Laurent Mbaah)
➜ PARTIE II NUMÉRIQUE, TECHNOLOGIES ET RÉAPPROPRIATION : L’AFROFUTURISME COMME ESPACE D’ACTION
II.(1) Réappropriation technologique
- a. Le numérique comme espace de créativité, d’hybridation et de détournement
Kahiu : les Africains « bricolent » des technologies conçues pour le monde occidental, produisant de nouveaux usages et significations
- b. Faire apparaître les biais des technologies occidentales
Les capteurs biométriques fonctionnent moins bien sur les peaux foncées (Winchester : les capteurs cardiaques infrarouges ont un taux d’erreur plus haut pour les peaux mélanisées)
Le design technologique mainstream exclut souvent les corps noirs (Sengers via Winchester : le design actuel reflète des imaginaires limités et biaisés)
II.(2) Le numérique dans les pays africains : enjeux, contraintes et opportunités
a. Adaptation et usage
Macharia détourne photographie, typographie, 3D pour reconstituer des futurs afrocentriques et hybrides
Kevo Abbra utilise « low-tech » + fiction politique pour reconsacrer des récits oubliés
- b. Le numérique pour reconstruire
l'Afro-futurisme réinvente des histoires volées ou oubliées (« reimagining Africa’s past either stolen or forgotten »)
➜ PARTIE III — CRÉER DES IMAGINAIRES : UTOPIES, SPIRITUALITÉS ET FUTURITÉS AFROFUTURISTES
III.(1) Utopies et dystopies : un futur à négocier
Wakanda comme utopie noire .
Pumzi comme dystopie écologique mais porteuse d’espoir
III.(2) Héritages spirituels et chronologies entremêlées
Afrofuturisme = passé + présent + futur simultanés. (refs tabita rezaire)
Motifs traditionnels réinterprétés dans des univers spéculatifs
III.(3) Présentation d’univers
Tabita Rezaire : corps, spiritualité, techno-chamanisme.
Camille Turner : artefacts, histoire réparée, fiction spéculative.
Macharia : héroïsation de figures locales via la photographie.
Mutu : hybridité, féminité monstrueuse, cosmogonies alternatives.
III.(4) Pourquoi ces univers ont un écho aujourd’hui ?
Besoin de récits alternatifs face à un futur anxiogène.
Besoin d’imaginaires décolonisés pour les identités afrodescendantes.
Nécessité de représentations noires dans la science-fiction
➜ PARTIE IV DESIGN DÉCOLONIAL ET AFROFUTURISTE : APPORTS, ESTHÉTIQUES, POLITIQUES
IV.(1) Le design décolonial : repenser les code
- a. Critique du design occidental
Le design dominant est méthodologiquement inadéquat pour répondre aux besoins socioculturels diversifiés
Kimbell : design ancré dans la dimension sociale, pas uniquement matérielle
Kouoh : importance du langage et de l’immatériel dans la transformation sociale
- b. Décoloniser = revaloriser les savoirs et les imaginaires
Ndlovu-Gatsheni : l’Afrique a toujours inventé sa propre histoire malgré la parenthèse coloniale
Masombuka : réinventer l’Afrique sur ses propres termes
IV.(2) Afrofuturisme comme outil méthodologique en design
- a. Rendre les biais visibles
Afrofuturism fait apparaître « what mainstream design does not imagine »
- b. Le design spéculatif et les “vision concepts”
Vision concepts = prototypes narratifs qui ouvrent des futurs possibles